Animatrice nature : comment développer la prévention en montagne ?
Clap de fin sur cette première expérience d’animatrice nature en montagne !
Récemment, j’ai lu dans un livre qu’il ne fallait pas attendre d’être prêt pour se lancer, et bien je confirme qu’il faut savoir sauter dans le vide (ou grimper en premier) dès que l’opportunité se présente.
Retour en arrière sur cette nouvelle activité qui me permet de cheminer doucement mais surement vers un nouveau challenge professionnel et personnel.

« Allez [tata Céline], raconte nous encore des belles histoires, elles vont aimer voir du pays… »
*Avril 2020, en plein confinement, je décide de développer une activité saisonnière estivale en parallèle de mon activité de consultante, sur le même modèle de l’hiver en étant monitrice de ski. C’est parti pour quelques mois à étudier à distance la formation d’animateur nature afin de pouvoir reprendre des bases sur les principes de la « nature » et de l’animation.
*Mai 2022, on sait que les télécabines d’Orelle seront exploitées un jour par semaine tout l’été. En accord avec l’office du tourisme, on décide de lancer une activité sur le domaine skiable à 2300m et 3200m d’altitude (accessible en 4×4 pour les secours « au cas où ») pour les vacanciers qui nous font l’honneur de découvrir notre village/station de ski.
*Mi juin 2022, j’identifie les grands thèmes à aborder, validés par l’office du tourisme, mais je ne sais pas vraiment où je mets les pieds ! Quel public vais-je avoir ? Quelles sont leurs attentes ? Et si jamais on ne voit pas de marmottes (activité universelle proposée lors des sorties en montagne) ? Et puis, est-ce que les gens seront réceptifs à mes messages de prévention ? Car finalement, on en revient toujours au même sujet : en montagne, on fait attention ! Les professionnels font attention à leur sécurité, les vacanciers aussi, et surtout on fait attention à la montagne en diminuant le plus possible notre impact !
**Première semaine de juillet 2022, je me dis qu’il faut absolument que j’ai des petites fiches à consulter si jamais je dois aller en profondeur sur certains sujets (j’ai d’ailleurs découvert que le parc de la Vanoise se compose de plus d’une centaine de sommets à 3000m, on dirait pas comme ça! ). Allez c’est parti, je passe 2 jours à faire des jolis « mémos » qui m’accompagneront à chaque sortie.
**12 juillet 2022 : c’est l’entrée en piste, la première trace… et seulement 2 participants ! Bon ça devrait bien se passer, on va pouvoir discuter et je vais être à l’aise pour faire découvrir ma jolie station d’adoption ainsi que mon quotidien personnel et professionnel. Il est 13h, fin de l’animation et bingo ! Je laisse repartir 2 personnes qui ont complètement découvert notre milieu orellin, notre environnement de montagnard et notre activité de station de ski !
**23 aout 2022, après 6 animations avec une moyenne de 25 personnes à chaque fois, j’ai la confiance dans ce que je dis et j’arrive à transmettre avec facilité toutes les émotions que l’on peut vivre grâce à la montagne ! Les gens sont émerveillés de pouvoir rencontrer les marmottes, découvrir le flore locale, comprendre le fonctionnement d’une station de ski et le cas particulier d’Orelle, et ont des étoiles pleins les yeux lorsqu’à 3200m d’altitude, au sommet de la Cime Caron, ils peuvent observer un panorama à 360° ! Entre les Ecrins, l’Etendard et le Mont Blanc, il y a de quoi se rendre compte de la beauté de notre « maison ». Et à chaque fois, je contemple pendant une dizaine de minutes la majestueuse Meije qui semble toujours plus belle à chaque fois…
Une multitude d’émotions ressenties par les vacanciers pendant quelques heures, accompagnée par quelques notions qui me tiennent à cœur.
– On parle bien sûr de prévention des risques en montagne : une sortie se prépare physiquement, organisationnellement et matériellement. Sans rentrer dans les détails, à mon sens il est important de rappeler qu’il s’agit d’un milieu « hostile » et que des mesures doivent être prise avant tout engagement.
– On parle aussi de la préservation de la nature et des bons gestes à adopter. Que l’on soit dans le parc ou non, on veillera à ne pas nourrir les animaux sauvages et respecter la flore. Les déchets, ça se redescend même si on voit une poubelle dans un refuge, c’est plus sympa pour le/la gardien(ne). La gestion de l’eau n’en parlons pas, une ressource des plus précieuse cette année.
– Enfin, il m’a paru nécessaire d’expliquer que les stations de ski, et particulièrement les remontées mécaniques mettent tout en œuvre pour limiter l’impact sur l’environnement. Certes, à notre échelle, nous contribuons comme beaucoup de secteur d’activité au réchauffement de la planète. Sauf que notre environnement, nos montagnes, sont nos outils de travail. Donc nous sommes d’autant plus sensible à le préserver (et non le détruire, comme je l’ai vu sur les réseaux sociaux). D’ailleurs, d’un point de vue réglementaire le chemin est long pour pouvoir faire des aménagements de pistes ou de remontées mécaniques. Et puis sans compter toutes les mesures de compensations qui sont systématiquement prises pour protéger la nature en cas de travaux. Bref, ceci est un autre sujet…
Voici donc une belle page qui se tourne pour clore ce nouveau chapitre professionnel, un projet qui s’inscrit dans ma démarche de concilier mes passions et mes activités professionnelles.
La montagne et la prévention, à tout niveau, voilà de quoi commencer l’écriture d’un nouveau chapitre !
